Maman est morte un lundi
Partie. Rideaux
La pièce est finie
Voilà un an, à la Saint-Jean
L’annonciation de la Maladie
Tu meurs
Une crabe-tumeur
Qui dévore ton poumon gauche
et, en deux mois, te fauche
Comment fabriquer un attrape-chagrin
Nathanaël et moi
Peur. En vain
La Mort qui pétrifie
Et moi et nath, et nath et moi et nos soeurs de coeur
Sauve-qui peut sur le radeau de la terreur
Rideaux
Soleil indécent
Le jour de ton enterrement
Portes
Que j’enlevais, que tu posais, que j’entreposais
Mortes
Mais qu’est ce que cela veut dire avoir 20 ans et ne trouver que des portes fermées…
Rideaux
Rideaux que tu voulais coudre
Pour mon énième appartement, tu disais
Et de compter mes déménagements
Au risque de mettre le feu aux poudres
Corbillard
Noir
Corps en terre
Sacs d’os
Sacs
Au gré des vents
De ces adulescents parfois si énervants
Leurs Bugs, Bloggs, Blings, Web-bécassine te le concède
35 ans et toujours pas de machine-à-laver
Cela vaut bien la peine de lire Jankélevic
Fenêtres roses
L’envie m’aurait presque prise
de faire les vitres ce dimanche
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Gardiens de nuit
Nuits sans fin
Nue
Et on ne mange plus
Et l’on s’en va
Loin vers les confins
Portes étranges
Couloirs malades. Lumière jaune
Quatrième étage de l’Hôtipal
Entre deux mondes
Fenêtres
Yeux gris
Bleu Mer
Et ton départ vient encore creuser la place des morts en nos vies
Mère coincée dans son lit
Enfants perdus sur les côtes d’Istrie
Une bouteille à la Mer
De retour au Pays des Corneilles
Alice, Veille-bien sur tes orteils
Oreilles
Cimetière des Rois
Les chats aux abois
Le gardien aux aguets
Ta lettre, d’outre-Rhône, d’outre-tombe
Une bombe écrite au crayon de papier
A Pâques dernier
Une lettre pas signée
Et pourtant non déchirée
En poste-restante sur le lieu de toutes les batailles
Pleine de cette détestation dont sont seules capables, coupables, les mères avec leurs filles, les filles avec leurs mères
Lettre avortée
Lettre retrouvée
Plusieurs mois après
Dans une de tes boîtes à boutons
Guerre des boutons
Gueule de boutons
Tapis. Tes tapis
Tapis de tapis
Tapis dans ton indicible besoin d’être aimée
Je suis comme je suis
Un seul tapis aurait suffi
Un tapis-volant
Pour s’envoler au royaume des mots
Celui des morts peut bien nous attendre encore un peu
Et à nous deux, et à nous trois
A nos heures bohémiennes
De faire siennes
Ces quelques heures de douceur
Brefs instants de bonheur
Au-delà de nos douleurs
Se rêver en voyageurs rebelles
Passeurs de témoin virtuel
Marieurs de mondes
D’un Ailleurs à l’Autre
Des bouteilles à la Mère
Sur la blogosphère de nos errances
Construire des ponts
Par-delà nos éMoiS
Vers Soi